- tollé
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• 1690; crier tollé 1560; de l'a. fr. tolez, impér. de toldre « ôter »; lat. tollere, devenu un cri de protestation, d'apr. lat. tolle hunc « enlève-le, prends-le »♦ Clameur de protestation; mouvement collectif d'indignation. ⇒ clameur, huée. Cette accusation a provoqué, déclenché un tollé. Le « tollé général qui s'élèvera contre vous dans les journaux libéraux » (Balzac). Des tollés. ⊗ CONTR. Acclamation. ⊗ HOM. poss. Tôlé.tollén. m. Cri, mouvement collectif d'indignation, de protestation.⇒TOLLÉ, subst. masc.[P. allus. à la trad. lat. de Jean XIX, 15 où les Juifs demandent à Ponce Pilate de crucifier Jésus par ce cri: Tolle, tolle, crucifige eum]A. — Vx. Crier tollé (sur qqn, contre qqn). ,,Crier afin d'exciter de l'indignation contre quelqu'un`` (Ac. 1798-1835).B. — Cri collectif de protestation, vif sentiment d'indignation exprimé par un ensemble de personnes. Tollé général; violent tollé; déclencher, soulever un tollé; ce fut un beau tollé. M. de Mars m'écrivit le tollé de l'Académie française contre mon Henriette (MICHELET, Journal, 1859, p. 482). Un tollé furieux éclate dans la salle; des ricanements soufflettent l'avocat (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 385).Rem. On a écrit parfois tolle, sans accent: Vous y avez excité trop de jalousie, pour résister au tolle général qui s'élèvera contre vous dans les journaux libéraux (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 493).Prononc. et Orth.:[
]. LITTRÉ, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, MARTINET-WALTER 1973 tolèrent la gémination. Ac. dep. 1718: tollé. Ex. sans accent supra. Étymol. et Hist. 1. 1477 (Passion d'Auvergne, éd. G. A. Runnalls, p. 169-170). 2. 1573 crier tollé après qqn « crier afin d'exciter l'indignation contre quelqu'un » (A. PARÉ, De la Génération, 54, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 755); 3. 1690 « cri d'indignation » (FUR.). Transformation graph. de l'anc. impér. tolez, impér. de toldre « ôter », du lat. tollere, sous l'infl. de l'impér. lat. tolle (cette transformation s'est produite à partir du lat. tolle « prends, enlève-(le) » que, dans le texte de la Vulgate, les Juifs poussent pour demander à Ponce Pilate de faire mourir Jésus, Jean XIX, 15, v. BL.-W.). En a. fr. tolez était empl. couramment comme signe de protestation (ca 1165, BENOÎT, Roman de Troie, éd. L. Constans, 6411). Voir A. STIMMING, Neufranzösisches tollé ds Mél. Wilmotte, pp. 715-721. Fréq. abs. littér.:16.
tollé [tɔle] n. m.ÉTYM. 1690; crier tollé (après qqn), 1560; de l'anc. franç. tolez, impér. de toldre « ôter » (du lat. tollere), devenu un cri de protestation, et modifié sous l'influence du lat. tolle hunc « enlève-le, prends-le », cri par lequel les Juifs demandèrent à Pilate de crucifier le Christ; cf. Évangile selon saint Jean, XIX, 15.❖♦ Littér. Clameur de protestation. — (XIXe). Mouvement collectif d'indignation. ⇒ Blâme (1.), clameur (2.), cri (supra cit. 12), haro (supra cit. 4), huée (2., supra cit. 1). || Un tollé général. || Des tollés. — REM. On a écrit parfois tolle, sans accent.1 (…) vous y avez excité trop de jalousie, pour résister au tolle général qui s'élèvera contre vous dans les journaux libéraux.Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 844.2 (…) Sainte-Beuve, qui dit l'avoir beaucoup connu (Henri Heine), s'écrie que c'était un misérable, un coquin, puis sur le tolle général de la table, se tait, se dissimulant derrière ses deux mains qu'il garde sur son visage, tout le temps que dure l'éloge.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 23 févr. 1863, t. II, p. 77.♦ Rare (sans idée de protestation). || « Un tollé de rires et d'applaudissements » (Amiel, in G. L. L. F.).❖CONTR. Acclamation.
Encyclopédie Universelle. 2012.